Jean de La Varende
« Mes contes au-delà des mers sont des petits bonheurs, portés sur l’océan par des navires aux ailes légères. Ils sont toujours décrits avec l’écriture marine d’une justesse impeccable de Jean de La Varende, un écrivain qui a servi de tout son cœur, de tout son talent et de tout son plaisir la compréhension et l’amour de la mer.
« Mis en scène à travers le monde et les âges, ces contes ont la force visuelle de séquences de cinéma. Le lecteur marche dans le cortège du marquis de Manera le long de la route brûlante, sur le sol d’argent fondu tout brasillant de vibrations blanches au grand soleil d’onze heures. Il est dans le sillage des trières grecques, ces navires ailés, jaunes et rouges, qui font trembloter en reflets les colonnes et les temples, sur les caps attiques et dans les îles mélodieuses. La langue est élégante et lisse comme cette glaçure anglaise que rien n’imite, ou comme l’yakiba, la trempe d’une lame de sabre de Samouraï. Elle est poétique, pétillante, riche, mélodieuse, jaillissante, jubilatoire. Elle rebondit d’allitérations en notations sonores dans un spectre large, du grondement d’un train qui s’assourdit aux confins de la plaine, jusqu’aux harpes étranges faisant miauler la brise. Sons, mais aussi odeurs exotiques, racine d’iris et fleur d’œillet. Couleurs, dans toutes les nuances subtiles ou violentes, corps de nacre rose avec des jambes et des bras d’or, biches d’aventurine, cerfs roses aux bois dorés, faons jaune citron tavelés de poivre, deux oiseaux, noirs, blancs et rouges, luttant dans une fougue du pinceau. Le ton est sensible, léger comme un nuage ou un éventail japonais, mais prégnant. […] Tous réservent une surprise parfois impertinente, comme si la finalité du récit était d’amener sa chute majuscule, comme le clin d’œil d’une jonque chinoise. »
(Amiral François Bellec, de l’Académie de marine)
14 x 21 cm - 204 pages (éditions Via Romana) |